0310 - Le secret de Lola
Sous les poutres du grenier, dans un lit de poussière,
Sous la lucarne cassée, inondé de lumière,
Il était là, tout près de la malle aux vieilles armes,
Le temps était passé, séchant toutes les larmes.
Il était posé là, à même le sol ingrat,
Noué d’un ruban plat, fané rouge grenat.
C'était un grand carton de couleur lie de vin,
Marqué de ton prénom, « Lola », je me souvins.
Il vint à ma mémoire que c’était le printemps,
C'était un triste soir, Il y a bien longtemps,
Nous nous étions fâchés, Il faisait froid dehors,
Les dés étaient jetés, décidant de nos sorts.
Tu voulais malgré moi, chez toi, me retenir,
Je t'expliquais pourquoi je voulais tant partir.
Tu refusais mes mots, tu hurlais même parfois,
Te voir dans tes sanglots, c'était la dernière fois.
Je revenais chez toi après cette longue absence,
Je sentais près de moi l'odeur de ta présence,
La douleur du chagrin, la perte de l'être aimé,
Je comprenais enfin ce qu'il s'était passé.
Attendre mon retour, debout sur ton balcon,
Et ainsi chaque jour, refusant l'abandon,
Tu espérais ainsi, qu'un jour, je reviendrai,
Pour partager nos vies, au grand jour, sans secret.
Je revenais ici après toutes ces années,
Mais tu étais partie, m'avais tu pardonné.
Nos deux vies solitaires, toi ici, moi la-bas,
Tu avais bien souffert et je n'étais pas là.
Je revis en mémoire cette soirée de printemps,
Te laissant sans espoir, comme une fuite en avant,
J'avais pu profiter de cette altercation,
Je m'étais éclipsé, te laissant tes questions.
Je t'avais inventé de multiples raisons,
Pour pouvoir m'en aller et quitter la région,
Je t'avais refusé cette vie avec toi,
J'avoue, j'ai paniqué, je n'ai pensé qu'à moi.
Comprendrez vous jamais ce qui m'avait poussé,
Si belle comme elle était, à tout abandonner.
Mes gouts de globe trotter, un mensonge grossier.
Cette maladie fait peur, ma simple vérité.
Mais c'est dans ce grenier que j'ai bien réfléchi,
Souvenirs du passé, bonheur et ce gâchis.
Je t'avais rejetée, je sentis mon émoi,
Allais-je regretter ces moments avec toi.
C'est vers cette lumière que m'ont guidé mes pas,
Je ne l'ai pas ouvert car je savais déjà,
Ce carton du grenier, son ruban bien noué,
Cette robe de mariée resterait bien cachée.
Texte écrit pour un concours chez Océanelle
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